Chantal Fitze est spécialiste des soins infirmiers en santé mentale et psychiatrie à domicile chez Home Assistance. Elle nous a confié adorer son métier et le contact avec les patients. Nous lui avons alors posé quelques questions pour qu’elle nous en dise plus.

Vous dites que vous exercez le plus beau métier du monde: pourquoi?
C’est vrai, j’adore mon métier. Je ne sais pas ce que je ferais d’autre. C’est magnifique d’aider les gens à rester chez eux et j’aime le contact avec les patients à domicile. En les voyant dans leur environnement familier, on crée un lien plus fort, je sais comment ils vivent, quels sont leurs besoins et leurs ressources: cela me permet de mieux les aider.

Dans quelles situations fait-on appel à vous?
J’accompagne des patients de tous âges et avec des besoins qui varient énormément. Cela peut concerner quelqu’un qui traverse une période difficile comme un deuil ou un burn-out, ou une personne qui a besoin d’aide pour retrouver son indépendance après une hospitalisation. Il peut aussi s’agir de personnes atteintes de maladies psychiques que j’accompagne sur la durée pour éviter une décompensation. Chaque situation est unique.

De quelle façon accompagnez-vous ces patients?
Le but est toujours de leur éviter une hospitalisation ou un placement en institution. Nous fixons des objectifs, qui ne doivent pas être trop grands et qui peuvent changer en cours de route. Par exemple, j’ai accompagné une personne qui avait besoin de réapprendre à aimer la nourriture après un trauma. J’ai rapidement compris qu’il fallait d’abord l’aider à accepter son corps, toucher sa peau, prendre un bain… L’objectif final est resté le même, mais nous avons pris des détours pour y parvenir. C’est un défi quotidien que de trouver les bonnes solutions et c’est aussi ce qui me plaît dans mon métier.

Et pour une personne qui refuse de recevoir des soins, comment faites-vous?
Souvent, il faut trouver le moyen de créer une relation de confiance. La toute première fois, j’ai agi de manière spontanée. C’était en EMS, une femme refusait de recevoir des soins, alors j’ai eu l’idée de lui parler des chats qu’elle avait en photo. Son attitude a changé aussitôt. Ce jour-là, j’ai compris que pour vraiment aider les gens, il fallait travailler dans la psychiatrie. C’est ce qui m’a motivée à me former à la psychopathologie.

Vous dites aimer le défi, mais n’est-ce pas fatigant parfois?
Oui, bien sûr. C’est un travail qui demande beaucoup d’engagement et qui nécessite d’être bien dans sa tête. Entre deux visites, pour décompresser, j’écoute du hard rock ou du métal dans la voiture: je chante à tue-tête, c’est très efficace. Dans mon temps libre, je me relaxe en pratiquant la peinture sur porcelaine.

Qu’est-ce qui vous apporte le plus de satisfaction dans votre travail?
Des patients que j’accompagne depuis plusieurs années ne sont jamais retournés à l’hôpital. C’est très gratifiant et cela montre que le travail de collaboration avec les psychiatres, ergothérapeutes, physiothérapeutes et autres professionnels porte ses fruits. Nous n’obtenons pas toujours un sourire ou un merci, mais il me suffit de savoir que j’ai pu contribuer à les faire rester chez eux.

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